Du caractère avant toute
chose, et pour cela préfère le rugby…
Dernier match de la saison, dernière occasion de
briller, dernières retrouvailles au Haras pour une ultime joute.
Cette fois, c’était au tour des Sous-Bocks de venir,
avec leur bière, bien-sûr, nous défier sur nos terres. Des jeunes de 35 ans qui
voulaient manger du Voltigeur et étancher leur soif de victoires. Face à eux,
il fallait une potion magique, un remède miracle, un supplément d’âme, autrement
dit du caractère. Heureusement, c’est sans doute la qualité la mieux partagée
au sein des Voltigeurs : mauvais caractère, caractère de cochon ou forts
caractères, il y a en a pour tous les goûts.
Menés 0-3 à la 1er mi-temps et dans la montée,
il fallait faire preuve de caractère pour revenir échouer à une longueur, juste
un essai de retard, presque rien quoi, un peu comme les
« Braqueuses » en finale du championnat d’Europe de basket ou les
Bleus de 2011 contre les Blacks.
Du caractère, il en faut aussi pour récupérer des
ballons sur des rucks – on appelle ça le ‘soutien offensif’ -, c’est sans doute les
meilleures munitions pour transpercer la défense adverse ; et, parfois, il nous en a manqué pour venir
aider les camarades – i.e. ‘soutien
défensif’- avec, comme conséquence, une contre-attaque foudroyante.
Le temps, aussi, a voulu montré qu’il n’était pas
dépourvu de caractère : alternant la pluie brumisatrice qui rendait le
ballon glissant comme une savonnette dans une douche collective d’un pensionnat
pour fille, avec un soleil quasi-estival. On savait le temps assassin et
versatile mais pas aussi espiègle.
La caractéristique des Voltigeurs, c’est de disposer
non seulement de ceux qui déménagent les pianos et de ceux qui y jouent, mais aussi des grandes gueules et des
calmes, de ceux qui veulent venger Jeanne d’Arc et Mers EL Kébir et ceux qui
viennent s’amuser, bref, tout un tas de caractères hétéroclites (non, ce n’est
pas sexuel). Dans ce registre, les plus pertinents auront noté qu’il ne fallait
pas énerver Grangran, faux calme qui remonte les bretelles quand ça va
pas : une gueulante à la mi-temps, et hop, on est reparti dans le sens de
la descente. Fallait pas l’énerver, on vous avait dit.
Le terrain aussi a son « carac-terre » :
boueux e novembre à janvier, gelé de février à mars, inondé d’avril à mai et
dur comme la tête d’un pilier de juin à septembre. Du coup, les tendons en
prennent un coup. Recette du docteur Lupin : mettre du Cliptol ©, boire de
l’eau et se faire masser la zone enflammée par madame. A vous de voir de quelle
zone il s’agit.
Et pendant ce temps-là, les jeunes se forgeaient le
caractère en se plaquant à tour de rôle : où l’on découvrit que Calvel
Junior apprenait à plaquer à ses petits camarades. Comme quoi, certaines
qualités peuvent sauter une génération …
Tex
PS. Je n’ai pas parlé de l’arbitre pour ne pas faire
de peine à La Rub, mais je crois que, lui aussi, avec son air de ne pas y
toucher, a apprécié la correction des débats.
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