Score : victoire des Voltigeurs : 1 essais à 0 (5 -
0 pour les professionnels)
Terrain : de la boue entre les lignes
Pelouse : Certains prétendent qu'elle pousse à l'envers
Température : 10°C
Supporters : Madame Regman, quelques enfants en bas âge et
Pierrot
Participants : A 22, c'eut été mieux
Capitaine : Monsieur le Neuf
Essais : Monsieur le Neuf
Homme du Match : Tout le monde a été vaillant mais mention
particulière pour Jeff et Tex
A 9h45, heure du RDV fixé par le Board, 2 Voltigeurs (Regman
et votre serviteur) tentaient de faire bonne figure face à 20 Blérovingiens qui
avaient du dormir dans un hôtel Campanile voisin pour être là au complet
à l'heure dite, devant des vestiaires bouclés à double tour et en attente d'être
libérés pour s'aérer un peu. Comme d'habitude, les Voltigeurs arrivent un par
un puis deux par deux parfois même par groupe de 3 pour finalement être à peu
près au complet vers 10h30 ce qui fera dire à J'En Suis "mieux vaut
convoquer tout le monde un peu plus tôt ce qui nous permettrait de nous
préparer un peu plus"...il n'a pas tort car de préparation, il n'y en eut
pas ou peu. La préparation se résumant à quelques allers - retours dans le
sens de la largeur du terrain d'honneur (moins boueux), quelques échauffements
des poignets, des chevilles et une série de pompes à peine suivie par des
Voltigeurs qui ne semblaient pas dans leur élément et se demandaient bien ce
que foutait Oum en Touraine.
Fallait arriver à l'heure pour le premier essai.
Votre serviteur intronisé Capitaine par le sieur Barut opta
pour une première mi-temps dans le sens de la descente ce qui fit pouffer une
bonne partie des Voltigeurs qui ne manquèrent pas de lui faire remarquer
"t'as pris la descente c'est bien mais on a le vent en pleine face".
Certes, il y avait du vent mais delà à décorner les cornes naissantes d'un veau
du Limousin élevé sous la mère, y'avait encore de la marge. Vent ou pas, ce qui
est certain, c'est qu'Arnaud, notre désormais 10 incontesté, a un coup de pied
tel qu'il peut trouver des touches même avec le vent contraire et c'est bien
l'essentiel puisque c'étaient les consignes du Sieur Barut "on ne porte
pas le ballon vu l'état du terrain, vu l'état du ballon qui sera une savonnette
dans moins de 5 minutes...bref on occupe le terrain à grands coups de latte
dans la gonfle". Chef oui chef !"
Sans dominer outrageusement, il faut bien reconnaître que
nous sommes les maîtres du terrain pendant les 10 premières minutes, nos
adversaires ne dépassant jamais la ligne des 50 pendant ce laps de temps. Sur
les ballons portés, les gros avancent dans l'axe et c'est sur une percée que
votre serviteur récupère la balle après l'avoir poliment demandée "balle,
balle...vous allez me la donner la balle oui ou merde...oh vous m'écoutez...balle".
Le pack finit par me pondre l'oeuf ovale...feinte de passe sur Arnaud ce qui
permet à l'ouvreur adverse de se décaler me laissant un boulevard dans lequel
je m'engouffre, petit coup de pied par dessus le 15, la balle rebondit
mollement dans la boue...je n'ai plus qu'à me jeter dessus et me laisser
glisser vers l'en but aidé en cela par cette boue bien grasse. 1 - 0.
A la recherche du 3ème souffle
Si l'on domine, force est de constater que nous sommes en
retard sur les regroupements et c'est bien dommage car nous avions la
possibilité d'enfoncer le clou par 3 fois si nous avions été en nombre
suffisant sur les dits regroupements...Globalement tout le monde peinait mais
il faut admettre que le jeu se faisait essentiellement comme par jour de
pluie...façon essuie-glace. Un coup à gauche, un coup à droite...avec des
progressions qui ne dépassaient jamais les 2m12. Pareil pour nos adversaires
qui se retrouvaient constamment face à une ligne de 3/4 Voltigienne (Toto,
Barut, Noiraud, Bouton, Arnaud) qui avait décidé de mettre les barbelés. Jamais
nos adversaires n'eurent la joie de brouter nos 22 pendant cette première
mi-temps et quand bien même, ils entrevoyaient la ligne des 22, ils se
retrouvaient face à un Regman impérial qui envoya tout ce qui se ressemblait à
un ballon en touche...et quelles touches...pas des coups de pied de
moineaux...des coups de pied de mamouth qui nous permettaient de retourner là
où nous étions le mieux depuis le début à savoir la ligne médiane.
L'exemple le plus criant de notre incapacité à être à
l'heure sur les regroupements se joue quelques minutes avant la mi-temps. Sur
la droite du terrain dans le sens de la descente pour ceux qui suivent, Zonzon
en bon représentant de commerce amène tout son petit monde, Nini, Zub, Marco, Jeff
et J'en Suis...on progresse d'une bonne quinzaine de mètres. Départ du neuf sur
la gauche, passe pour Arnaud qui ouvre sur Noiraud qui passe les bras, donne à
Barut qui trouve Bouton lancé à pleine vitesse. Ce dernier repique vers le
centre en se disant "je vais retrouver mes gros"...ben non, seul J'en
Suis et ses 12 poumons est au rendez-vous et c'est tout logiquement que nos
adversaires récupèrent le ballon non pas que ce dernier le perde, il était tout
simplement bien seul face à quatre Blaireaux. Début d'énervement de J'en Suis
rapidement tempéré par Alain, notre arbitre, qui siffle la mi-temps. Eau à
volonté pour tout le monde, on opère les changements (Bibiche entre accompagné
du Doc et de Gigi) et chacun y va de son commentaire sur les mille et une manières
d'enfoncer le clou.
Une seconde mi-temps houleuse
Personne ne sait ce que les Blaireaux se sont dits à la
mi-temps ni même ce qu'ils ont mis dans leurs bouteilles d'eau, toujours est-il
qu'ils arrivèrent remontés comme des pendules pour cette seconde mi-temps.
Enervés sans doute par leur incapacité à mettre en place leur jeu...mais en
ont-ils vraiment un ? Le début de la seconde partie est identique à la
première. Personne ne perce, tout se joue entre nos 22 et les leurs, nos
barbelés arrières sont toujours en place et quand ils osent se rapprocher
dangereusement de ce qui doit être une ligne blanche, Arnaud les renvoie saluer
leurs amis sur le bord de touche par des coups de pied dignes de ce nom. Le
plus beau étant quand même, un coup de pied sur notre ligne des 22 qui atterit
sur la ligne des 5 de nos adversaires. Et j'entends d'ici les mauvaises langues
dirent "oui mais vous aviez le vent avec vous". Eh bien non, le vent
avait décidé pour cette seconde mi-temps de s'engouffrer dans le tunnel et d'y
rester.
Arrivée de la boîte à claques
Ce qui devait arriver arriva...les premiers échanges autres
que verbaux se dessinèrent au bout de 20 minutes. Sur une mêlée avec
introduction Blaireaux, leur 8 s'emplafonne sur Jeff. Leur talonneur se saisit
de la balle, crochète Marco et se dirige avec ses petits jambes vers ce qu'il
croit être le paradis. Mais voilà, votre serviteur veille au grain et au moment
où le talonneur donne la balle à l'un de ses 3/4, je l'attrape par le maillot
et lui fait goûter cette boue Vaucressonnienne qu'il n'eut pas l'air
d'apprécier vu ce qu'il proféra sur ma mère. A force d'hurler sa race, Alain
décida de me convoquer et de me réexpliquer les règles de ce jeu..."vous
n'êtes pas loin du jaune"...ah bon, c'est l'heure du Pastis...mais
pourtant, ça ne fait que 20 minutes que l'on joue.
Sur la mêlée avec introduction Blaireaux, le jeu se déploie
sur les 3/4, Bouton met un bouchon puis décide de revenir vers sa base arrière
en marchant inopinément sur la figure de celui qu'il venait de bouchonner.
Rappelez-vous Zidane en 1998 quand il se fait expulser pour avoir marché sur
son adversaire. C'était un peu le même contexte et franchement je ne crois pas
Bouton coupable dans cette histoire...il fallait bien que dans sa course, son
pied se pose quelque part. Bon il s'avère que ce fut entre la paumette et le
front de son adversaire. On dira que Bouton n'a pas le compas dans
l'oeil...alors que son adversaire, lui il a le crampon dans l'oeil...ou pas
loin. S'ensuivent quelques amabilités rugbystiques (coups de poings, attrapage
de maillots, insultes, regroupements sans ballon...). Alain ne sort toujours
pas le carton mais nous met logiquement à 10. Et sur le lancement de jeu
suivant, leurs 3/4 se déploient et leur 15 finit par passer entre Bibiche et
Toto. J'arrive à ce moment là en planche sauf qu'au lieu de viser le bas du
ventre qu'il avait gras, je me retrouve à hauteur de sa glotte. L'expédition en
touche de la dite glotte me permet de me retrouver avec 3 Blaireaux sur le dos
qui eux aussi décident de m'expliquer les règles. Légèrement taquin, j'explique
au 15 que s'il avait vraiment mal, il serait allongé sur la touche à gémir
alors que là "tu as visiblement la force de me parler, c'est que tu as
l'air en pleine forme". Convocation des 2 capitaines par Alain qui une
nouvelle fois, il est patient sur ce coup-là, explique cette fois les règles du
plaquage...le bas du corps et patati et patata.
Le départ de J'en Suis
Un départ petit côté, un départ grand côté, un départ au ras
??? Non, un départ tout court. Vu que nos départs en mêlées se soldent très
souvent par une progression qui ne dépasse pas les 3 mètres, j'explique à J'En
Suis que l'on joue classique. Mais je sens dans son regard une légère ironie.
La balle sort pour nos 3/4...Arnaud pour Noiraud qui croise de nouveau pour
Arnaud qui trouve Bibiche...ça progresse mais on perd le ballon sur le
regroupement. A peine 5 minutes plus tard, même schéma de jeu...les 3/4 se
déploient mais il est vrai que l'on perd une fois de plus le ballon. Qu'importe,
on n'est pas en danger et surtout nous ne sommes pas champions du monde. On
joue entre potes et personne ne juge personne, c'est la règle de base. Bref,
sur un ballon perdu malgré une jolie combinaison de nos 3/4, J'En Suis excédé
quitte le terrain de boue pour rejoindre la touche puis la douche. Le Doc prend
sa place remplaçant également au passage Oum pour les lancements en touche et
Oum devra s'y faire, le Doc n'est pas pizzaiolo...loin de là...des lancers
parfaits sauf et cette remarque s'adresse aux avants, qu'il faut regarder mes
pieds. J'En Suis parti, ce n'est plus en deuxième sauteur que l'on vise mais en
premier. Mais comme 100% des touches se font sur le 2ème sauteur, les gros
pensèrent que rien ne changeait...pas de bol, le Doc et moi avions changé et
Nini qui aurait du recevoir la gonfle ne fut pas soulevé en touche...d'où
énervement du Doc et de votre serviteur surtout quand on est à 5 mètres de la
ligne adverse.
Les dernières minutes furent sans intérêt rugbystique si ce
n'est un nouvel arrêt de jeu dans nos 22 qui se solda par une cravate d'un des
nôtres sur l'un des leurs...leur 3/4 aile dont les grands parents furent
collabo en 39 arriva de la ligne médiane en vociférant "je l'ai vu
Monsieur l'Arbitre, je l'ai vu, il lui a mis une cravate"...Mais qu'est ce
que tu as vu mon pauvre, t'étais à 50 mètres et de toutes façons, ton
coéquipier venait de vomir la balle. Sur l'en avant, Alain annonce que c'est la
fin. Un ultime coup de pied vers la touche et tout le monde est convoqué au
vestiaire pour des bières tièdes.
Le mot de la fin pour Barut "nous sommes toujours
invaincus en 2006 et même si ce ne fut pas grandiose, on a besoin de gagner et
c'est ce qu'on a fait aujourd'hui". Oui chef...avec des gros soudés, une
charnière qui ne se cherche plus et des 3/4 barbelés, on doit pouvoir
continuer à engranger les victoires.
C'est tout pour aujourd'hui...et demain, ce sera pire.Votre propre contenu....
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