Score : défaite des Voltigeurs : 2 essais à 4 (10
- 20 pour les professionnels)
Terrain : roulé pendant la semaine
Pelouse : les derniers brins n'ont pas résisté au rouleau compresseur
Température : 10°C
Supporters : une poignée d'épouses, une ribambelle d'enfants
et Pierrot
Participants : A peine 22
Capitaine : Monsieur le Neuf
Essais : Pijoul et Tex
Homme du Match : Pijoul pour son essai et son omniprésence aux
quatre coins du terrain
Voitures formellement interdites d'accès
Histoire de rappeler à certains irréductibles que l'on ne
vient pas au vestiaire en voiture, Bibiche avait magnifiquement garé son Rav 4
gris devant la grille d'accès au tunnel laissant à droite et à gauche du dit
véhicule un petit mètre de chaque côté. De quoi laisser passer uniquement une
mobylette de marque Motobécane de 1972 sans les sacoches sous peine d'érafler
le Rav 4, une trotinette, un vélo ou plus simplement une vingtaine de
voltigeurs sac sur l'épaule et packs de bières dans les mains notamment pour Million
préposé à l'achat des dites bières.
Et c'est comme chaque samedi, en ordre dispersé que cette
vingtaine de voltigeurs arrive au Club-House pour déguster le café préparé avec
amour par Manu qui entre nous mit un peu de temps à comprendre comment fonctionnait
la bouilloire. Soit elle est fortement entartrée, soit il suffit d'appuyer sur
le bouton "on"...après de longues minutes, les premiers gobelets
furent tout de même servis. Pendant ce temps, Zonzon rappelait qu'il faisait
vraiment trop froid dans "ce p..... de pays", lui qui en bon
représentant de commerce rentrait à peine de Tunisie après un séjour la semaine
passée au Maroc...y'en a qu'ont pas des vies faciles. Au même moment, Oum ayant
compris que l'on jouait contre une équipe composée de joueurs habitant autour
de la Sorbonne, rappela à Momo le Commissaire qu'il avait mal fait son boulot
cette semaine et qu'à priori, toutes les forces de police n'avaient pas enfermé
tout le monde...la preuve, il en reste une vingtaine et ils sont dans le
vestiaire d'à côté.
Au fil des minutes, la composition de l'équipe se dessine et
force est de constater qu'une fois de plus, il manque des 3/4...la preuve Manu,
après avoir joué Pilier puis 3ème ligne aile, jouera la seconde mi-temps à
l'aile gauche dans le sens de la descente.
La composition de l'équipe...justement
Retenu par des obligations de capitanat auprès de notre
arbitre Alain qui soit dit en passant utilise une pièce de 2 francs (oui, oui
vous avez bien lu) pour le jeu du pile je prends la montée, face je prends la
descente, je laissais J'en Suis composer l'équipe. Bibiche préposé à
l'ouverture en l'absence d'Arnaud se vit destituer de son poste au profit de
Noiraud qui finalement le céda à Marco... j'ai du manquer un épisode. Pour le
reste, Regman à l'arrière, Xavier et Pijoul sur les ailes, Noiraud au centre +
un autre dont je ne connais pas le surnom (pardon), J'En Suis, Momo, Jeff, Tex,
Marco, Oum, Million, Nini, Zonzon, Manu, Le Doc et Lolo devant. Du coup, sauf
erreur de ma part, je n'ai pas vu Bibiche sur le terrain, lui qui était
pourtant prêt à 9h45, rasé de près (barbe et crâne) K-Way CA Calyon, survêt et
crampons de 18. Faudra qu'on m'explique. Mon peu d'ancienneté dans l'équipe ne
me permettant pas de comprendre toutes les subtilités d'entente entre vous.
L'équipe d'en face
Constituée de 17 pro CPE, elle ne faisait pas le poids face
aux surcharges statuto pondérales du 8 de devant des Voltigeurs et malgré ça,
ils ont gagné alors que franchement, nous n'aurions jamais du perdre ce match,
d'une part pour les raisons de poids invoquées ci-dessus, d'autre part parce
qu'ils ne sont venus chez nous (dans nos 22) que très rarement et enfin parce
qu'ils marquent par deux fois sur interception alors que nous sommes dans leurs
22. Rageant. J'oubliais, et c'est important, ils ont aussi
largement profité de notre diarrhée verbale qui en général laisse peu de
place à la concentration.
Silence religieux pendant 10 minutes...
Excepté un essai encaissé rapidement (5 minutes de jeu),
leur centre profitant de la journée portes ouvertes du Saloon, nous les
maintenons globalement dans leur 40 pendant une bonne dizaine de minutes. Tout
le monde joue, tout le monde semble concerné par l'enjeu, personne ne moufte et
toutes les combinaisons possibles sont mises en place pour tenter de revenir au
score. Départ petit côté de J'En Suis pour Marco qui offre la balle à Xavier
qui atterit finalement en touche. Sortie de regroupement, balle pour Momo
lancé, qui avait enregistré les consignes Barrusiennes d'avant match, "mets
toi à disposition, ne vas pas dans les regroupements", tactique que nous
avions bossé à l'entraînement jeudi soir, et c'est ainsi que Momo transperce
régulièrement le premier rideau sans malheureusement trouver rapidement de
soutien d'où prise de balle par l'adversaire doté de "pince du BHV"
qui dégage comme il peut en touche. On recule mais peu importe, personne ne
fléchit et les 15 Voltigeurs repartent à l'assaut de l'en-but. Autre tactique
testée, qui marche plutôt bien, sur mêlée je pars à droite en faisant croire
que j'ai la gonfle emmenant avec moi le 8 et le 10 adverses alors que la balle
sort petit côté avec J'En Suis qui trouve un de nos centres et notre ailier. Ca
ne passe pas mais il y a de l'envie et tout le monde y croit...ça va passer. Ca
passe d'ailleurs deux minutes plus tard. Votre serviteur sur regroupement pour
Marco qui trouve Noiraud qui passe les bras qui trouve Pijoul casqué qui
aplatit en terre sainte. 1 - 1.
...puis 50 minutes de palabres (discussions,
conversations longues et oiseuses pour ne pas dire vaseuses selon Le Petit
Robert)
Il a été scientifiquement prouvé chez l'homme normalement
constitué (nous par exemple) que lorsque que l'oxygène se fait rare, la
tendance à la connerie augmente de façon inversement proportionnelle. Et c'est
ce qui se dessine quand les p'tits gars de la Sorbonne en plante un deuxième
juste avant la mi-temps. Sur un maul de leurs gros (pardon, je pouffe), ils
finissent par nous transpercer pour finir eux aussi par poser la balle dans
l'en but et cet essai sonne le début de la fin de notre joie de jouer ensemble.
Tout le monde veut jouer, arbitrer et commenter en même temps ce que même Roger
Couderc n'a jamais réussi à faire malgré une carrière entièrement consacrée à
ce ballon qui ne tourne pas rond.
L'Art des Choix
Après la pause Vittel, la seconde période commence comme
elle avait terminée à savoir que tout le monde ou à peu près tout le monde
(ceux qui ne se sentent pas concernés se reconnaîtront) veut expliquer à son
voisin ce qu'il aurait du faire ce qui finit invariablement par mettre les
nerfs en pelote des dits voisins. Ainsi, chaque choix de jeu sera commenté
jusqu'à la fin ou remis en cause par une proportion inquiétante à jouer le
contraire de ce qui vient d'être annoncé. On les sait pas très lourd devant et
alors qu'il fallait les pilonner, on cherche des touches alors qu'ils ont
quasiment tout raflé avec leur premier sauteur. Et quand bien même on les
pilonne, des voix s'élèvent pour dire que les choix ne sont pas annoncés
clairement. Que ceux qui ont entendu leur nom et qui sont venus chercher la
balle lèvent la main et osent dire qu'ils étaient là par hasard. Tout le monde
entendrait les annonces si tout le monde fermait sa gueule sur le terrain.
Fermez le ban !
Une fois encore, je me répète, cette équipe était largement
à notre portée et il ne faut pas oublier qu'ils marquent leurs deux essais
supplémentaires sur des interceptions ce qui, si rugbystiquement ça compte, ça
n'est globalement pas de jeu comme auraient pu le dire la ribambelle d'enfants
présente sur la touche. Au cours de cette deuxième mi-temps, nous avons passé
les 3/4 du temps chez eux et cette volonté qui est mienne de vouloir à tous
prix pilloner les 72kg de leur première ligne quand nous sommes dans
leurs 22 va finir par payer malgré un nombre de fautes au sol incroyable
sifflées des deux côtés. Après leur 3ème essai, interception d'une passe de
Million pour Manu en bout de ligne, nous revenons chez eux. Mis à 10 mètres
régulièrement, nos adversaires sont acculés sur leur ligne d'en but. Sur un
maul pénétrant, je sors la gonfle pour Marco puis pour Noiraud qui retrouve Tex
intérieur qui s'arrache pour aller mettre la gonfle 3,5 cm derrière la ligne.
Malgré les protestations des Pro CPE, Alain accorde l'essai. Il nous reste dix
minutes pour égaliser à 3 partout mais un coup du sort appelé interception tête
de con, scelle définitivement le match malgré deux nouveaux mauls pénétrants
qui auraient pu mener à une égalisation somme toute méritée. Sur le premier
maul, je conduis la meute et alors que je vois la ligne se rapprocher, un des
Voltigeurs me soustrait la gonfle pour la mettre au chaud et pour finalement la
perdre. Sur la touche qui suit, Jeff est annoncé en premier sauteur, une
annonce là encore largement contestée aussi bien par le lanceur "mais non,
c'est n'importe quoi" que par l'alignement "putain tu fais
chier"...finit finalement et à mon grand soulagement dans les bras de
Jeff. Sur la poussée, Manu venu de son aile renforcer le 8 de devant, se saisit
de la balle et au moment où il se jette derrière la ligne se fait chiper le
ballon par un Gérard Majax du rugby. Il faudrait ici un dessin pour
expliquer mais souvenez-vous des matchs télévisés et ces joueurs qui arrivent
dans l'en-but en faisant des vols planés quitte à éclater leurs côtes sur
l'impact du ballon sur la pelouse. C'est dans cette position que Manu s'est
fait tirer le ballon...enfin c'est ce qu'il dit et que personne ne pourra
vérifier puisque l'arbitrage vidéo n'a pas encore été installé sur le terrain
d'honneur.
Score final, 4 - 2 pour les sous-fifres que Momo
auraient du enfermer.
La suite n'est qu'un pastiche de l'émission d'Eugène
Saccomano sur LCI "On refait le match". Chacun dans le vestiaire
donnant son point de vue sur le jeu des autres mais jamais sur le sien. Il faut
parfois regarder ses pompes et admettre que l'on était à côté.
Le mot de la fin pour Zonzon "on a mal joué, c'est
tout"..."Lolo t'es gentil, la prochaine fois, fais nous jouer contre
l'équipe des Hespérides".
C'est tout pour aujourd'hui...et demain, ce sera pire.
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