Score : victoire des Voltigeurs : 2 essais à 1 (10
- 5 pour les professionnels)
Terrain : coincé entre une voie de chemin de fer, un camping et la
Seine
Pelouse : ça faisait bien longtemps que l'on en avait pas vu une,
l'émotion était grande
Température : 12°C
Supporters : Madame Regman qui a donc payé son abonnement
et Pierrot me direz-vous...eh bien non, il était sur le terrain
Participants : 25
Préparateur Physique : Noiraud
Capitaine : La Jaule
Essais : Nini et Toto
Homme du Match : Nini car un première ligne qui marque en bout de
ligne façon Dominici, c'est forcément l'homme du match
Mise à Jour du Compteur : 4 victoires, 1 nul, 3 défaites.
Les voyages forment la vieillesse
Ca faisait bien longtemps que les vieilles jambes des
Voltigeurs ne les avaient pas transporté à l'extérieur. Ce sont donc 50 jambes
qui se sont rendues sur le terrain des Frogsbeef à Maison Laffitte, équipe
d'Anglais expatriés à Paris dans laquelle évolue de temps à autre l'ex
International Laurent Benezech (marié à une Anglaise) retenu en ce samedi matin
par une demi-finale du Championnat Corpo opposant la Pub au Crédit-Agricole.
Match gagné par la Pub sur le score de 23 à 8 soit dit en passant.
Après une semaine emailement parlant quelque peu houleuse,
tout le monde était en droit de se demander quelle ambiance allait régner dans
les micro-vestiaires du Club House de nos amis Anglais (on dit amis quand on
gagne contre eux, le reste du temps, ce sont des gros cons). Au vu des rires
qui fusaient dans les vestiaires, il semblerait que l'email du Maréchal et
l'intervention des forces Judéo Maçonniques aient eu l'effet escompté à savoir
calmer tout le monde. Le Club House n'étant doté que de 3 vestiaires, les Anglais
s'octroyèrent le grand et les Voltigeurs se divisèrent dans les 2 autres qui
doivent, vu la taille, être habituellement utilisés par les enfants inscrits en
benjamins des dits Anglais. Les gros à doite en entrant dans le couloir et du 9
au 15 à gauche ou si vous préférez J'En Suis d'un côté et sa bande, Bibiche et
son orchestre dans l'autre.
Une surprise peut en cacher une autre
Vous le croirez si vous le voulez mais les Voltigeurs
enregistraient en ce samedi matin, le retour de Pierrot Calvel qui ne manqua
pas de me préciser que mes compte-rendu n'y étaient pas étrangers. La lecture
hebdomadaire de mes pitreries lui ayant redonné goût à ce noble sport (Pierrot,
tu me diras combien je te dois). Zonzon de son côté ironisait en disant que
Pierrot était surtout de retour d'une part parce qu'il savait que le terrain de
Maison Laffitte était doté d'une pelouse aussi belle que celle de l'hippodrome
et d'autre part parce que c'était le Printemps...tout simplement. Il était là
avec ses chaussures bleues, il a d'ailleurs perdu son maillot dans la bataille,
arraché par un Anglais, et c'est bien là l'essentiel.
Autre surprise de taille, le monde. Pas moins de 25 au coup
d'envoi rendant la composition aussi facile que contraignante avec trois 9
potentiels (Marco, Votre Serviteur et Petit Prince), trois 10 potentiels
(Bibiche, Arnaud Vialard et Pierrot) et ainsi de suite, ils étaient plus de 6 à
postuler en première ligne (Nini, Capitaine, Maréchal, Oum, Zonzon, Alain notre
Arbitre...). Situation identique pour les autres lignes exceptée pour les
ailiers, Toto devant assurer la manoeuvre à droite pendant tout le match alors
que l'aile gauche était attribuée d'abord à Sergio Le Cubis puis Regman puis
Bibiche en fin de partie après le KO debout de Regman.
Messieurs Les Anglais, tirez les premiers
Après un échauffement assuré par le nouveau préparateur
physique intronisé par le Maréchal, échauffement pendant lequel Le Petit Prince
se claqua le mollet et devint donc inapte à toute pratique de sport pendant au
moins deux jours, place aux hostilités face à une équipe d'Anglais qui ont la
particularité de porter tous un maillot doté du numéro 10...pas facile
pensais-je pour le compte-rendu. Le 10 pour le 10 qui passe les bras pour un
autre 10 qui tape un coup de pied à suivre pour le 10. Même pas un surnom sur
le dos du maillot...rien, juste un numéro comme si le fabriquant s'était
totalement planté dans la commande. En revanche, un 10 un vrai, ces Frogsbeef
en étaient doté d'un qui donna le tournis au 15 Voltigeurs (le 15 ici n'étant
pas Pierrot mais l'équipe au complet). Pas facile de le suivre d'une part pour
ses crochets et d'autre part pour ses yeux, son droit disant merde au gauche,
on ne savait jamais vers où se dirigeait son regard. Résultat, il enfuma tout
le monde dès son premier ballon mais heureusement son 3/4 lâcha la gonfle sous
la pression de Toto. Le ton était donné.
Rapidement les Voltigeurs prennent l'ascendant sur les
English grâce à un pack survolté qui balaie tout sur son passage. Excepté leur
3ème ligne centre véloce mais atteint d'une certaine surcharge
statuto-pondérale qui fera dire à certains voltigeurs "ce devait être un
ancien 3/4 qui a pris du poids" et leur 10, il faut admettre que ces
Anglais ne sont pas très accrocheurs pendant le premier quart d'heure. Il y a
bien quelques occasions pour eux de se rapprocher de nos 22 mais la ligne de
3/4 Voltigienne veille au grain avec notamment un Sergio à l'aile qui plaque
tout ce qui ressemble à un Anglais et un Noiraud, notre Betsen blanc, qui n'a
pas du tout envie de les voir brouter notre en-but préférant les bouter hors de
nos 40. Et c'est fort logiquement que nous marquons le premier essai. Cela
faisait sept bonnes minutes que nous étions chez eux entre les 40 et les 22
mais les combinaisons mises en place étaient peut être un peu trop
prétentieuses (vues de la touche). Bibiche pour Gorgio qui redouble avec
Bibiche...ça ne passe pas...Bibiche qui saute Gorgio pour Noiraud...ça ne passe
toujours pas alors qu'à l'aile Sergio est chaud comme du vin servi sur les
pentes de La Clusaz...une pointe d'épices et il est prêt à aller chatouiller
son vis-à-vis. Peine perdue, on s'escrime au centre alors qu'à l'aile, il y a
de la place et qu'à priori, les ailes ne sont pas le point fort de ces Anglais,
le nombre d'en-avant du 11 et du 14 adverses nous le prouveront tout au long du
match. Peu importe, ça joue et ça joue plutôt bien jusqu'à l'essai de Nini en
coin façon Dominici. Resté à l'aile droite après un regroupement (personne ne
sait si c'est une tactique ou s'il était là simplement parce qu'il était cramé
de s'être dépensé dans le maul précédent) toujours est-il qu'après une phase de
jeu à mille passes, la balle revient sur la droite, file de main en main pour
atterir dans les petits doigts de Nini qui n'a plus qu'à sprinter pour aller
marquer en coin. 1 - 0. Le ban exulte, le budget pour édifier une statue de
Nini en marbre est voté sur le champ.
Le petit doigt en éventail de Jeff
Décidé à imiter les Anglais dans leurs faits et gestes du
quotidien, Jeff poussa le vice jusqu'à se retourner le petit doigt de telle
manière que les Mamies Anglaises pourront désormais le recevoir jusqu'à la fin
de leurs jours pour une séance de dégustation de thé au lait avec le petit
doigt bien relevé comme le veut la tradition So British. Vu la combativité de
Jeff pendant tous les matchs des Voltigeurs, on se doute que c'est dans un
regroupement qu'il a du se tordre le doigt de cette manière et quelle
manière...perpendiculaire aux autres doigts. C'était pas beau à voir comme le
dira Zonzon "je l'ai vu à 10 mètres et j'ai eu envie de gerber". Toto
est appelé à quitter son aile le temps de tenter de lui remettre le doigt dans
le bon sens mais les Mamies Anglaises qui sentaient à ce moment là qu'elle
perdait un membre (c'est le cas de le dire) firent du lobbying pour que Toto
n'opère pas sur le champ et qu'il ne prodigue que les premiers secours. Jeff
décida tout de même d'envoyer valser les vieilles et se rendit à The Hospital.
Le temps d'effectuer les changements nécessaires, remplacement
définitif pour Jeff et temporaire pour Toto, les Voltigeurs repartent de plus
belle. Sur une première action, c'est Marco qui sort du maul, va droit en
cherchant du regard de l'aide...elle arrive tardivement mais elle arrive. Sur
le regroupement suivant, c'est Lolo qui sprinte, donne avant contact sur je ne
sais plus qui qui lui même ouvre sur Toto (revenu de l'infirmerie temporaire)
qui se lance dans un sprint final faisant admirer au passage un crochet de
dernière minute qui permet d'effacer le 15 adverse et lui ouvre l'en-but au
moment où le train Houilles - Argenteuil lui passe sous le nez dans un vacarme
assourdissant. 2 - 0.
Une seconde mi-temps plus accrochée
Après la pause "eau de source de marque inconnue"
(piquée par mes soins dans les placards des Anglais), les changements sont
effectués dans un silence quasi-religieux. Seul La Jaule a l'autorisation de
parler. Ca nous change de la semaine dernière. Marco me cède la place à la
mêlée, Arnaud remplace Bibiche, Sergio passe au centre, Pierrot fait sa grande
rentrée à l'arrière à la place d'Arnaud et Regman remplace Sergio. Dans le 8 de
devant, ça tourne aussi...faut que tout le monde joue. Les Anglais en font de
même tout en priant pour que le vent qu'ils avaient dans la face soit plus fort
en seconde mi-temps histoire de nous rendre la vie plus difficile et
effectivement, cette seconde mi-temps fut plus difficile.
Cette mi-temps ne laissera pas de souvenir impérissable sauf
pour les lancements en touche de Oum, tous droits et dans les mains du sauteur
annoncé. En revanche sur lancer adverse, leur premier sauteur nous a fait des
misères et si parfois il est facile de décoder les combinaisons adverses, force
est de constater qu'annoncées en Anglais, ça ne facilite pas les choses. Avec
des "Dirty Boy", des "Please don't Forget" ou encore des
"You fuck my wife", ça n'est pas donné à tout le monde de savoir où
la gonfle va atterir.
Remontés comme les pendules de Big Ben, les English se
mettent en ordre et nous pillonnent pendant les 2/3 de cette deuxième mi-temps
s'approchant dangereusement de notre en-but. Par trois fois, c'est leur 8
véloce aux bourrelets qui tenta de se frayer un passage. La première fois,
c'est sur l'aile droite qu'il tente le coup et courageusement je décidai de le
stopper avec mes 72 kg. La seconde fois, il passa notre défense de Tatcher,
pardon défense de fer mais dans l'en-but, ne put jeter ses 115 kg sur la gonfle
préférant écraser au passage Sergio ou Regman qui applatit pour un renvoi aux
22, vu le KO de Regman, je crois que c'est grâce à lui que notre en-but reste
vierge. Si c'est toi Sergio alors que Dieu te bénisse. Enfin, jamais deux sans
trois mais cette fois, c'est payant, il applatit en coin. 2 - 1 et ce n'est que
justice. Si toute l'équipe des Frogsbeef ne méritait pas cet essai, ce 8 là, il
faut le reconnaître, il méritait de marquer tant il se dépensa pendant 80
minutes.
La suite, ce sont quelques incursions des Voltigeurs chez
eux mais sans jamais créer le danger. Nos départs au ras de La Jaule se
heurtant au 10 atteint de strabisme rapidement épaulé par sa 3ème ligne.
D'autres tentatives de Pierrot de relancer à la main dans les 22 pour Toto ne
furent guère saluées par le 8 de devant qui légitimement commenca à s'égosiller
qu'il était temps de balancer les ballons loin devant. Arnaud et Pierrot
s'exécutent mais trouvent des touches pas très lointaines vu le vent de
face. Sur une dernière mêlée en notre faveur, le fourbe Anglais ayant décidé
d'enterrer le ballon avant de se raviser et de tenter de le gratter vers les
pieds de sa 3ème ligne, le juge arbitre de la 2ème mi-temps (plus casse-couille
que son prédécesseur) m'annonce qu'il reste 30 secondes de jeu. J'opte
pour quelques secondes de patience dans les pieds de la Jaule en comptant
jusqu'à 15 puis par un petit coup de pied par dessus la ligne de 3/4. Le temps
que le ballon décide d'aller mourir en touche, les 15 autres secondes sont
écoulées et c'est donc tout logiquement que l'arbitre siffle la fin des
hostilités. Sorry but good game comme on dit dans les milieux autorisés et
surtout bonne tournée en Argentine puisque c'est là-bas qu'ils vont se rendre
dans quelques semaines.
Score final, 2 - 1 pour les Voltigeurs. Bières
tièdes, vin rouge et chips grasses pour tout le monde. Les Anglais savent
recevoir !
Le mot de la fin pour Zonzon "c'est bien agréable de
jouer contre des équipes qui ont le sens du jeu".
C'est tout pour aujourd'hui...et demain, ce sera pire.
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