Où l’anaphore peut servir autant à un candidat à la
présidentielle qu’à un compte-rendu de Voltigeurs.
Moi aussi, j’ai fait un rêve, ou même plusieurs rêves
puisque rêver est gratuit et pas encore taxé.
J’ai rêvé que je pouvais jouer deux fois 40 minutes sans
tirer la langue, sans marcher et sans me plaindre, mais même ça Bakkis Botha ne
peux plus le faire.
J’ai rêvé de jouer sur un terrain souple, qui aurait tout à
la fois des lignes bien tracées, des drapeaux de touche, mais ce sera pour la
prochaine fois sans doute.
J’ai rêvé que les Voltigeurs commençaient sereinement et
correctement un match, sans encaisser dès les premières minutes de jeu, un
essai casquette. Mais, ce ne sera pas pour cette fois non plus, puisque, une
fois encore, nos adversaires ont marqué les premiers.
J’ai rêvé que tous les Voltigeurs jouent comme Yoyo, qui,
tel une bille de flipper, rebondit contre ces princes désemparés et qui, tel un
Voltigeur du général Molitor (1770-1849) traverse les lignes ennemies et
désorganise la défense adverse.
J’ai aussi rêvé que les Voltigeurs puissent, tel un Zonzon
ragaillardi, grâce à leurs entrainements intenses et leur hygiène de vie irréprochable,
offrir un soutien pour relayer ces brèches qui sont autant d’occasions de
marquer.
J’ai rêvé d’un match où l’on garde les mêmes règles en
première et en seconde mi-temps, mais cette fois non plus, ce ne sera pas le
cas : règles normales au début, puis « pas de coup de pied en dehors
des 22 » par la suite. C’est le genre de compromis qui ne satisfait
personne. Surtout pas nous : 5-2 à la mi-temps, puis 6-4 à la fin.
J’ai rêvé de vestiaires où les pompes à bière seraient
directement installées près des douches, comme ça, pas besoin d’oublier d’acheter
les bières pour nos adversaires et pour nous.
Mais ça, c’est la vie rêvée des Voltigeurs. Dans la vraie
vie, c’est presque mieux. On y a vu :
(i) Du
jeu de mouvement
(ii) 6 beaux
essais et un 7ème vendangé
(iii)
Des bagarres à l’ancienne
agrémentées de rodomontades et de poires
(iv) Un coaching fluide
(v) Un arbitrage
libéral et démocrate (« lib-dem » en Angleterre)
(vi) Des bons ballons grattés
dans des regroupements et utilisés comme munitions pour aller inscrire quelques
essais magistraux
(vii)
Des ailiers rapides et un peu fous
Alors, finalement, il y a un peu de rêve dans la réalité et
une dose de réel dans les rêves. Et pour conclure, comme a dit Fabien Galthié
samedi soir : « celui qui gagne a raison ».
Tex
(*) nom féminin (latin
anaphora) Reprise du même mot au début de phrases successives.
P.S. Et pour les mélomanes, n’hésitez pas à découvrir le
vrai visage des Princes d’Ovalie : http://teemix.aufeminin.com/w/musique/t3101688-edmond-duplan-les-princes-d-ovalie.html
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