« …se
reposer ou gagner… »
Où l’on peut visiter Versailles et être reçu comme des rois
…sans perdre la tête
Au complexe sportif de Porchefontaine à Versailles (78), il
y a le choix entre plusieurs terrains, en fonction des saisons, de la météo et
de l’équipe visiteuse. Alors, pour recevoir les Voltigeurs, nos adversaires
versaillais ont choisi ni le plus dur, ni le plus tendre, mais …le plus éloigné
des vestiaires. Il fallait, en effet, être prêt pour un petit
« trail » pour rejoindre le terrain de nos ébats, traverser une
plaine, passer près d’un cirque, croiser des pêcheurs, et arriver dans une clairière
ensoleillée avec près de 10 supporters.
C’est là, au milieu de nulle-part-en-Yvelines, que nous
découvrîmes quelques vérités sur nous—même et sur le rugby particulièrement. La
première est qu’un match est composé de deux mi-temps : la première et la
seconde. Elles sont séparées par un moment de repos qui s’appelle (aussi) la
mi-temps. Donc, comme l’homme moyen qui ne peut réussir pas toutes ses vies (sa
vie professionnelle, sa vie amoureuse, sa vie sexuelle, sa vie familiale, sa
vie sportive, artistique, etc…), le Voltigeur ne gagne pas (toujours) ses deux
mi-temps. Menant 4 à 1 à la pause, les Stadistes ont vu revenir leurs
adversaires à 4 – 3 et ont même senti le souffle chaud du match nul dans leur
nuque camphrée pendant les dernières minutes de la rencontre.
Bref, pour les lecteurs attentifs, la première partie fut à
la fois brillante, fulgurante et efficace. Alors que la seconde fut empruntée,
confuse et stérile. Certains ont avancé que le soleil du début de match nous a
fait briller, mais cela n’explique pas tout ; d’autres ont évoqué un banc
vieillissant, mais ça ne peut pas être que cela, nous vieillissons tous, plus
ou moins vite ; certains ont rappelé que Yoyo le Barbu s’étant bien amusé
avec les gros en première mi-temps avait voulu goûter aux joies des courses
folles des gazelles de l’arrière, et que, du coup, on n’avait plus beaucoup de
munitions pour lancer des attaques. Certes, c’est pas faux, mais faudrait faire
attention à ne pas devenir dépendants de nos trentenaires hyper-actifs. Alors, la solution existe, on a le choix entre ne
pas s’engager, ne pas plaquer, ne pas courir, ne pas être au soutien, bref
« se reposer » sur le terrain ou bien gagner encore des matchs, avec
ou sans les « trentos », en se faisant mal. Ca ressemble à la morale
de cette histoire, c’est juste une pirouette finale !
Enfin, après les bonnes et
mauvaises passes des 1ère et 2nde mi-temps, arriva la
troisième –avec un dernier aller-retour dans la campagne versaillaise- pleine
de musique, de pichets de bière et de gigot-flageolet en-veux-tu-en-voilà qui
nous a fait presque regretter les menus gastronomiques de Mitch Robuchon. Mais
ça nous a fait bien plaisir de partager un bon moment que ce soit à Versailles
côté cour ou côté jardin….
Tex
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