« A little less conversation, a little
more action … »
« L’autre classico de la semaine : des Sapeurs
pompés contre des Voltigeurs policés »
Chaque saison qui commence est une nouvelle naissance, avec
ses traditions, ses derbys et ses nouveautés. Certains en ont engrangé une
petite dizaine, d’autres une bonne vingtaine, voire plus de quarante au
compteur pour les plus anciens et les plus durs à cuire.
Pour moi, 2013-2014 sera la dernière saison. Il en faut bien
une, ce sera celle-là, l’année de mes 50 ans et 25 ans après avoir débarqué au
Stade Français en provenance de Rosslyn Park à Londres. Le rugby à notre âge, c’est
un peu comme la cigarette : c’est pas bon pour la santé, ça coûte cher,
mais ça fait du bien quand même. Dans un autre registre, c’est comme quand on
va quitter une ancienne maîtresse, qu’on sait que c’est fini, qu’elle ne le
sait pas encore, mais qu’elle le devine, alors on profite de ces derniers
moments avec un peu plus de ferveur, un soupçon de regret et une surdose de vitalité.
On se plait à croire que l’ancien volcan, qu’on croyait trop vieux, peut encore
faire rejaillir
le feu, mais il faut se rendre à l’évidence, il faut savoir finir une guerre,
il faut savoir dire stop, il faut laisser la place aux jeunes.
Des jeunes, il y en a, qui n’ont pas encore de
surnoms alors je me lance : Eliott dit « Ness » (trop facile !) ou
« Jensuis Junior » (trop long), Ugo dit « Ugolin » (parce
que Giorgio, c’est un peu le « papet »), des moins jeunes comme
Fabrice dit « Fabrice » (toujours facile), Walt dit
« Disney » ou « Camelot » (là, c’est plus compliqué, on
vous expliquera) ou des anciens jeunes comme Nico dit « le Corse » et
Michel dit « Michou ».
C’est, donc, avec ces nouvelles
recrues et contre nos meilleurs ennemis que l’automne, la saison des marrons, a
débuté. Un bel essai d’avant marqué en première mi-temps par
« mini-Jensuis » –parce bon sang ne saurait mentir – a, un peu,
scellé le match. Le score ne bougera plus, les défenses ont anesthésié les
velléités d’attaque, les blessures se sont accumulées et, à défaut de points,
on a vu des poings. Et les jeunes pompiers auxiliaires des OH eurent beau
vouloir mettre le feu au terrain, la police veillait à faire respecter l’ordre
républicain. Accrochages, rixes, échauffourées, prises de bec, jeux de mains,
la tradition du derby fut respectée jusqu’au banquet final et global.
En ce qui concerne le match, disons qu’il faudrait jeter un voile
pudique sur notre production. Un grand penseur du siècle dernier, disait
« A little less conversation, a little more action… ». A apprécier
sur http://www.youtube.com/watch?v=Zx1_6F-nCaw
pour la version remixée. Traduction en français pour Walt : arrêter de
parler et bougez-vous les fesses dans les regroupements ! Ce qui a énervé
Grangran. Du coup, comme on disait dans le vestiaire : « Heureusement
qu’on a gagné, sinon on se serait fait engueuler… ».
Tex
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