De
la glorieuse incertitude du sport et de la sombre injustice de la blessure
Les
équipes de jeunes, faut s’en méfier. On n’est pas à l’abri d’un coup de Jarnac
de leur part, du genre : « on ne sait pas bien jouer, allez-y mollo »
ou bien « y en a qui débutent, ne leur
faites pas mal… » . Et puis, ils lancent la cavalerie, et il ne nous reste
que nos yeux pour pleurer et nos cheveux qui nous restent à arracher.
Mais
là, les jeunes anciens de l’Edhec (école
de commerce de Lille, n.d.l.r.) étaient plus jeunes qu’anciens et plus
tendres que les Vincennois de la semaine précédente. Et plus corrects aussi
dans les regroupements, et plus respectueux de leurs aînés, et plus faciles à
battre finalement. Il est vrai que 25 Voltigeurs seront toujours plus forts que
16 intrépides bleuets.
Pour
commencer, il a fallu gagner la bataille du terrain. A pile ou face contre les
OH : première victoire de la matinée, nous gagnons le droit de jouer sur
le terrain avec des lignes. Puis, arborant notre nouveau maillot noir et rose,
nous nous retrouvons non seulement face à nos adversaires en noir, mais aussi
notre arbitre national … en noir. Le ton était donné.
Sur
un terrain souple comme l’échine d’une actrice de porno, le match était finalement
lancé. Et la cavalerie était du côté des Voltigeurs avec des essais en veux-tu
en voilà. Une fois encore, l’expérience a prévalu et le droit d’aînesse est
resté un droit.
Mais,
cette victoire à la Pyrrhus – « Encore une autre victoire comme celle-là
et je peux prendre ma retraite » avait-il déclaré en 279 avant J.C. – nous
coûta deux épaules et un mollet. Certes, on le sait bien que le rugby peut
engendrer des coups et des bleus, des plaies et des bosses, des petits bobos et
des grandes contrariétés … Cette
fois, les blessés tombaient comme à Gravelotte (1870) : le mollet de Gamin et les
épaules de Fabrice et de la Valise se sont fait la malle. On les soutient
moralement, et on assaisonne d’une pincée d’humour en passant, histoire de
dédramatiser et de redonner le sourire à leur visage… grimaçant. Bravo au
passage à l’équipe médicale : alors que Matt hypnotise La Valise, Toto
réduit la luxation et Doc planifie déjà les séances de rééducation. Ça, c’est
du beau travail d’équipe !
Enfin,
après l’effort, le réconfort, bière pour les uns, Fanta pour les autres, en se
racontant le surnombre vendangé par Chicot ou l’essai relancé de nos 22 après
une bonne dizaine de passes. Et on remet ça la semaine prochaine contre les
vieux de Givors, pour ceux qui pourront courir, j’entends… Tout ira bien, ils
jouent en jaune …et noir.
Prompt
rétablissement à nos courageux blessés,
Tex
P.S. Conseils de lecture pour
les blessés qui devront rester un peu à la maison pendant les prochaines semaines :
« Ils vivent la nuit » de Denis Lehanne et « La Vérité sur
l’affaire Harry Québert » de Joël Rickert.
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