Corneille
avait tort, l’âge n’est pas que rage et désespoir, l’âge n’est pas une vieille
ennemie ; plutôt une arme fatale, un truc en plus qui nous permet de faire
la nique aux jeunes et de marcher la tête haute une semaine de plus.
Le
soleil de ce week-end a, semble-t-il, dopé ces quadras et ces quinquas,
pratiquant avec ferveur leur petite ballade du samedi matin dans leur parc
aménagé du Haras Lupin. Le printemps est revenu et les Voltigeurs se sont bien
amusés en récupérant des ballons au grattage et au tirage, en relançant de nos
…50 et faisant jouer « expérience » en première mi-temps et
« métier » en seconde.
4-4
à mi-parcours ; 6-4 rapidement à la reprise et 7-5 pour finir. « On
n’a rien lâché » diront en chœur tous les participants de cette belle
rencontre, marquée par un bon esprit et par quelques moments forts.
En
premier lieu, le retour des cocottes. Pas celles en papier, qui servent à se
désennuyer lorsque le temps parait trop long, plutôt le rappel d’un temps
ancien où le rugby se jouait debout, devant et en avançant en priorité. Cocottes
dynamiques, physiques et psychologiques, une fois l’adversaire laminé, il ne
reste plus qu’à lancer quelques missiles en bout en de ligne pour concrétiser
un juste droit d’ainesse.
Et
puis, il faut avouer que nos Golgoths * –pour les jeunes qui ne connaissent pas
Goldorak, on les nomme aussi Castor et Pollux- nous ont fait du bien. Tels des
Moïse fendant l’eau ou des camionnettes lancées à …50 km/h, il nous suffisait
de suivre leur trace pour progresser et déstabiliser nos jeunes adversaires.
Au rang des satisfactions également, on aura noté un
Domi qui ne fait pas que marquer des essais mais qui défend aussi, un Dundard
revenu d’une quasi-retraite et qui « n’en veut » et 2 Vernières qui
sautent et gagnent toujours des ballons en touche.
Pour
la fine bouche, je vous garde le geste du match. Non, ce n’est pas le remontage
de bretelles de Grangran à la mi-temps, moins tonitruant que d’habitude, non ce
n’est pas le camp de base de Walt qui ressemble à un camp de Marines en Irak, ni
même le comité de la Hache qui s’est reconstitué pour l’occasion au soleil du
Boccaccio pour tailler quelques costards de printemps (c’est pour cela que vos
oreilles ont sifflé samedi après-midi).
Le
geste du match, accordé à l’unanimité, restera le renvoi aux 22 de Juan, récupéré
par un adversaire judicieusement placé sous le ballon et qui file à l’essai. Et
c’est ainsi qu’est né la « tortillade », coup de pied de merde qui
vaudra à son auteur 5 minutes au talon !
En
somme, pour un match pas gagné d’avance et où « tout le monde marchait »
(sic), contre des jeunes en pleine croissance qui aurait pu être nos fils, c’est
pas mal. On peut continuer de penser que c’est dans les vieilles marmites qu’on
fait les meilleures soupes et que, journée de la femme oblige, il vaut mieux
être expérimenté et sage plutôt que fougueux et insatiable. En anglais,
« keep calm and play … ».